Même à distance, on peut faire des interviews !

Grâce à la technique d'Internet et avec l'aide de notre traductrice préférée (merci Bernadette !), vous allez pouvoir connaître un peu mieux Giuliana Buonpadre, qui sera parmi nous au salon...

Asseyez-vous confortablement et lisez !

 

Giuliana, pouvez-vous nous parler de vous et de votre passion ?

 

Dans mon dernier livre, “Punto antico in Veneto”,  édité en septembre 2009,  j’ai brièvement raconté les moments et les rencontres fondamentales qui ont marqué à la fois ma vie professionnelle

et ma vie de femme… 

Quand j’étais enfant, dans les Abruzzes, je passais beaucoup de temps à fouiller dans la malle

de ma grand-mère, je jouais avec des morceaux de toile brodés, parfois un peu déchirés,

qu’elle n’avait pas eu le temps de terminer ou de repriser.

Les souvenirs d’une vie, pour ma grand-mère (née en 1885), ont commencé par les ouvrages de l’époque où elle allait à l’école. Toutes ces pièces me semblaient magnifiques. C’est à cette époque sans le savoir,

et de cette malle qu’est né mon amour pour la broderie qui se révélera des années plus tard,

une fascination continue et exaltante, une vraie passion.

Parmis tous ces morceaux, il y en avait un seul qui ne ressemblait pas à une broderie (et que je considérais vilain) car il me faisait presque penser à un chiffon. C’était un tissu fin, avec un début de broderie,

dont les bords étaient cernés par des lignes – qui ressemblaient à des rails – ( le point quadrillé).

De temps en temps, ces rails étaient interrompus par des lignes obliques, qui formaient des triangles

et d’autres figures géométriques.

Plus tard, en allant à un Institut où on enseignait encore à broder (à Vérone, dans l’Italie du Nord, près de Venise, là où ma famille avait déménagé pendant les années cinquante), j’était extrêmement surprise de l’appréciation que les enseignantes donnaient à mes ouvrages.

Je brodais pour le plaisir, à l’époque c’était  plus un jeu pour moi qu’un devoir.

J’étais alors plus attirée par les matières littéraires.

A la maison, il y avait toujours des revues de broderie, très jeune j‘ai commencé à broder mon trousseau, comme toutes les jeunes filles le faisaient encore à l’époque.

  photo10.jpg

Une fois mariée, avec l’arrivée des enfants, j’ai recommencé à «jouer» avec la broderie.

Je me suis aussi mise à voyager et j’ai ainsi découvert les musées ethnographiques et ceux des «arts appliqués» : c’est au MAK de Vienne que j’ai été surpise et attirée par des bandes de tissu, elles dataient peut-être du XVIème siècle,  des broderies étaient insérées dans des réseaux de points quadrillés. Plus tard, sur l’exemplaire d’un catalogue du Victoria & Albert de Londres, j’ai eu l’occasion d’admirer une série innombrable d’ouvrages à fils comptés datant du XVIème siècle, au point quadrillé, passé plat, point bouclé.

 

L’atelier-école de broderie

 

En 1989 j’ai ouvert mon atelier de broderie, quelques amies ont commencé à broder avec moi,

ainsi est né en très peu de temps l’école de broderie Filofilò.

J’ai commencé par créer ma première collection d’ouvrages pour la maison (sampler, rideaux, serviettes, coussins, draps, couvre-lits) en fonction de mes goûts.

Je me suis spécialisée dans la restauration de broderies anciennes, enrichissant ainsi

mes connaissances techniques.

Pour une collection privée de ma ville, unique en son genre, j’ai restauré, durant de nombreuses années,

des poupées d’époque, en me documentant auprès des plus grands musées d’Europe.
Ma grande passion pour les tissus m’a conduite en de nombreuses circonstances à choisir le patchwork

et à fabriquer des couvertures, tapisseries et sacs, en récupérant les morceaux de tissus inutilisés

pour créer le «crazy patchwork».

  photo-2.jpg

 

J’ai eu finalement  la chance de «faire la connaissance» d’Elisa Ricci (1858-1945 http://www.fioretombolo.net/elisaricci.htm), dans ses livres encore inégalés : j’ai été très frappée par la culture de cette femme extraordinaire, par sa passion, par la clarté et l’amplitude de sa documentation.

Dès lors, ses écrits sont devenus ma «bible». J’y ai retrouvé l’ouvrage de broderie «avec les rails», celui  avec lequel étant enfant  je jouais dans la malle ...

J’ai enfin compris que la broderie «avec les rails» de ma grand-mère n’était autre que le réseau de base de la broderie “ au point ancien” ( punto antico), qui se faisait dès le XVIème siècle dans de nombreuses régions d’Europe. Cette broderie est composée de différents points à fils comptés

(point quadrillé, point de Rhodes, passé plat, reticella, point de bouclé, point de poste, feston).

C’est alors que grandît en moi le désir de puiser aux sources de ces extraordinaires expériences,

où tissu et broderie permettent de créer des effets multiples et parfois surprenants de combinaisons, de transparences, de reliefs, de symétries pour donner vie à la toile.

C’est certainement le type de broderie que j’aime le plus, parmi tous ceux que je connais.

 

 

Verona est désormais ma ville…

 

La terre où je vie, Vérone et sa province offre dans un rayon de quelques kilomètres beaucoup

de merveilles historiques, artistiques et naturelles.

Une parmi tant d’autres est le plus grand lac italien, “ il Lago di Garda”.

 

  photo1.jpg

   

Une autre: la chaîne montagneuse “del Monte Baldo”, se découpe le long de la rive orientale du lac,

créant ainsi des points de vu  spectaculaires de toute la région environnante.

 

                                                                        photo-3.jpg 

Et une flore locale magnifique, souvent endémiques aux formes et aux couleurs indescriptibles,

comme celles parfaites des ancolies et des gentianes.

 

  photo-4.jpg

   

Ces endroits sont le lieu préféré de toutes mes excursions “dans la nature”,

ils sont la source de mon inspiration.

  photo-5.jpg

Vivant  à Vérone, lorsque je me promène dans les vieilles rues du centre historique,

je peux admirer toutes les vieilles maisons et  les “ palazzi” ( les palais) sur lesquels on retrouve l’élément dominant de l’architecture locale, le marbre rouge de Vérone appelé “ rosso di Verona” .

Ce marbre me fait penser plus à un tissu travaillé qu’à un  marbre comme vous pouvez le voir sur la photo ci-dessous de l’arc du “ Ponte Pietra” qui se trouve sous la tour médiévale.

 

photo-6.jpg 

Le pont est un merveilleux exemple de mélanges, car il n’est pas seulement romain, (il a été construit il y a 2000 ans), il est aussi médiéval, car il a été reconstruit et transformé plusieurs fois au fil du temps

à cause des écroulements qu’il a subi spécialement au XIII –XVIème siècle,

surtout lors des crues du fleuve Adige qui traverse Vérone.

photo7.jpg

Ce mélange de styles me fait souvent penser  à plusieurs associations de broderies que je connais

et que j’ai aussi moi même réalisées…

 

Les dentelles de marbre sont très fréquentes dans l’architecture de la ville, on les retrouvent sur beaucoup

de ses “palazzi” renaissances aux portes décorées de manière encore plus délicate

que celles utilisée par les constructeurs des arcs du “ Ponte Pietra”. Vous pouvez voir ci-dessous

un bel exemple de dentelle de marbre qui se trouve tout près de chez moi.

 

Les exemples d'images qui semblent apparemment éloignés de mon univers de brodeuse sont multiples et accompagnent depuis toujours mon imagination et mon étonnement.

Je pourai continuer à me rappeler des moments, des paysages inoubliables qui m’ont touchés profondément , mais je préfère vous inciter à découvrir votre sensibilité à travers le regard que vous porterez sur l’aspect créatif relié à tout mon univers que je m’engage à traduire dans mon travail

à travers un genre de broderie que je cherche à réaliser.  

 

Depuis 2004 j’ai rassemblé et documenté tout ceci dans six livres de broderie, de véritables manuels, traduits en français. Ils sont le témoignage du parcours  que j’ai réalisé depuis la création de mon école

qui représente vingt ans de broderie exclusivement à la main.

(www.filofilo.it).

 

photo-9.jpg  photo11.jpg

 

 

Je pense qu’en venant au salon de Moncoutant, je rencontrerai des brodeuses passionnées en attente de techniques élaborées. J’ai décidé de vous proposer un cours de “Réticello” le plus complet

possible en réalisant  un ouvrage du même genre que ce porte broche présenté ci-dessous .

Même si cette réalisation demande plus de temps que prévu pour le cours, je vous apprendrai la technique de manière à ce que vous puissiez continuer le travail sans problèmes par la suite.

Je resterai à votre disposition durant le salon pour répondre à toutes vos questions.

 

  photo12.jpg

 

Le cours

 

Le Vendredi 12 novembre (hors ouverture du salon) :

 

6 heures de cours (de 10 h à 13 h et de 14 h à 17 h)

participants: 5 min-10 maximum

Réalisation d’un porte broche.

Prix pour chaque participant : 50 euros; documents explicatifs: diagramme et fournitures comprises (aiguilles)

Matériel à apporter : tambour à broder de 9 ou 15 cm de diamètre; ciseaux et dé à coudre.

Je suivrai la technique du Réticello détaillée dans mon livre « Il Réticello » volume N° 3

 

 

Le Samedi 13 novembre :

 

3 heures de cours (de 14 h à 17 h)  

participants : 5 à 10

 Début de réalisation d’un porte broche.

Prix pour chaque participant: 30 euros; documents explicatifs, diagramme et fournitures comprises (aiguilles)

Matériel à apporter : tambour à broder de 9 ou 15 cm de diamètre; ciseaux et dé à coudre.

Je suivrai la technique du Réticello détaillée dans mon livre « Il Réticello » volume N° 3

 

 

Le Dimanche novembre :

 

3 heures de cours (de 10 h à 13 h)  

participants : 5 à 10 

 Début de réalisation d’un porte broche.

Prix pour chaque participant: 30 euros; documents explicatifs, diagramme et fournitures comprises (aiguilles)

Matériel à apporter : tambour à broder de 9 ou 15 cm de diamètre; ciseaux et dé à coudre.

Je suivrai la technique du Réticello détaillée dans mon livre « Il Réticello » volume N° 3

 

 

Inscription par mail : creationsautourdufil@wanadoo.fr

ou Joëlle : 06-13-93-48-74

ou Virginie 05-49-65-25-13 

 

Merci Giuliana, nous avons hâte de vous rencontrer !

Retour à l'accueil