Ce soir, rendez-vous avec la Soie et Marie Foyer !


Au Coudray-Macouard (49), Marie pratique la sériciculture et le dévidage des cocons depuis les années 80, et la teinture végétale depuis plus longtemps encore.
Ce n’est pas par hasard qu’elle a choisi l’Anjou pour cette activité.
Un long passé séricicole est attaché à cette région, en raison d’une activité soyeuse, toujours actuelle, à Tours depuis 1570 !
Le climat doux et tempéré des bords de Loire convient à la culture du mûrier, et l’atmosphère des troglodytes à la filature de la soie.
Entreprise artisanale, les Soies de Marie, se donne malgré tout un objectif de qualité et de satisfaction de sa clientèle. Visiter le site !

Petit papotage entre amies :

Marie, êtes-vous créatrice à plein temps ?
Je ne me considère pas comme une créatrice, bien que dans le travail de teinture, il y a de la création. Je suis plutôt une technicienne à la sensibilité artistique. Mais j'y consacre TOUT mon temps, et même plus !
Mon activité demande un travail considérable, c'est sûrement la raison pour laquelle je dois être la seule à faire ça de cette manière en France ! mais c'est une passion qui me tient depuis...plus de 30 ans, mais c'est aussi cette durée qui m'a permis d'acquérir la technicité nécessaire, aussi bien en filature qu'en teinture.
En teinture particulièrement, je suis allée à la rencontre d'autres peuples pour comparer nos techniques et c'est très enrichissant. L'Inde m'a beaucoup apporté, aussi bien en filature qu'en teinture.
Comment avez-vous trouvé le nom de votre maque ou enseigne ?
Le nom est venu tout naturellement quand je faisais tester mes fils aux copines et qui, pour les désigner, parlaient des "soies de Marie". Pas très original... Pour être très franche, je regrette presque de ne pas m'être appelée Soies de Mary, vu le snobisme de certaines à acheter américain... ;-)
Comment distribuez-vous vos fils et rubans ?
J'ai commencé par de la vente directe: salons, VPC pour faire connaître les produits. Maintenant je travaille avec les merceries. Je fais encore quelques salons parce que il faut toujours faire voir qu'on existe, mais je fais de moins en moins de VPC. Je ne peux pas être au four et au moulin...
D'où tirez-vous votre inspiration ?
L'inspiration (eh oui, même pour faire du fil il en faut) tient à 2 choses : les contraintes techniques et la demande du marché.
Pour la broderie, il n'y a pas 36 solutions, c'est la technique qui décide: un fil à broder n'est pas n'importe quel fil. Pour les couleurs j'ai choisi la teinture végétale. Je trouve que cela donne une gamme inimitable et harmonieuse.
En ce moment je travaille sur la soie à tricoter qui permet plus de fantaisie au niveau technique mais qui a quand même ses contraintes.
Quel est votre souvenir le plus émouvant en broderie ou dans votre activité ?
En Inde, dans un bidonville de Gauwhati. De la fenêtre du train j'ai vu une jeune femme assise au milieu des immondices en train de tisser une magnifique soie jaune...quel contraste!
 
Et le plus drôle ?
Un petit garçon me demandant si c'était les vers à soie qui faisaient la laine de ver(re)!
Quels sont vos projets pour les mois à venir ?
La soie à tricoter, mais j'ai un problème de rentabilité . Je ne pourrai pas la vendre via les merceries mais uniquement sur les salons, sinon cela ferait un produit trop cher.
Mon rêve: ouvrir un atelier de filature à Madagascar, mais c'est très compliqué à mettre sur pied. il faudrait que je passe beaucoup de temps là-bas et comme je travaille seule, je ne peux pas m'absenter trop longtemps...
A bientôt donc, à Moncoutant !
Et voilà, pour ce soir, faites de beaux rêves,
même si vous ne dormez pas dans la Soie !!!
 
 
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